Si vous souhaitez utiliser ce visuel, veuillez contacter la photothèque
En 1920, la couturière Jeanne Lanvin achète l’ancien hôtel particulier de la marquise Arconati-Visconti, 16, rue Barbet-de-Jouy dans le VIIe arrondissement à Paris. Peu de modifications seront apportées au bâtiment construit au XIXe siècle dans un style palladien, hormis l’aménagement d’une salle à manger en 1921-1922, décorée par l’architecte décorateur Armand Albert Rateau avec qui Jeanne Lanvin vient de créer la société Lanvin Décoration. La couturière n’occupera pas cependant le bâti ancien qu’elle réserve à sa fille, Marguerite, et à son gendre, le comte Jean de Polignac. En effet, conjointement à l’aménagement de l’hôtel, elle décide de la construction d’une nouvelle aile, pour ses appartements, reliée à celui-ci et située à l’emplacement des communs. Les travaux qui s’échelonnent entre 1921-1925 sont conduits par les architectes Richard Bouwens van der Boijen et Maurice Boutterin. La décoration intérieure et le mobilier sont confiés à Rateau.
Vue de la nouvelle aile, côté cour, réalisée par les architectes Richard Bouwens van der Bijen, Maurice Boutterin et avec la collaboration de Robert Fournez et Armand Albert Rateau.
Le permis de construire a été délivré le 13 novembre 1920.
Cette extension se répartit en trois niveaux. Deux sont destinés à la réception. Le rez-de-chaussée, où Jeanne Lanvin recevait à l’occasion de fêtes, bals ou défilés de mannequins, comprend un vaste hall avec escalier d’honneur ouvrant sur un bureau-bibliothèque suivi d’un grand salon. S’y trouve également une petite chambre d’ami qui sera par la suite transformée en bureau avec des vitrines pour accueillir les collections d’objets de la couturière. Le premier étage, réservé à un groupe plus restreint, accueille la salle à manger ouvrant sur une terrasse. Le troisième niveau, au 2e étage, est celui des appartements privés où seuls les intimes de la famille ont accès. Situé sous les combles, il comprend une salle de bains, une chambre et un boudoir prolongé par une terrasse. La salle de bain, sera la première livrée en 1924. Suivront en 1925, la chambre et le boudoir. Jeanne Lanvin y vivra jusqu’à sa mort en 1946.
A gauche, escalier menant à la chambre d’ami transformée par la suite en bureau.
Rambarde de l’escalier en panneaux de chêne sculptés de marguerites stylisées, référence au prénom de la fille de Jeanne Lanvin
En bas, au fond, la bibliothèque.
Les murs sont décorés en pendant de deux paravents en laque de Rateau,. Celui disposé côté cour pouvait être déplié automatiquement afin d’occulter la porte-fenêtre donnant sur la terrasse.
La table à piètement de pierre et dessus de marbre pouvait accueillir une dizaine de convives. Les angles arrondis du fond de la pièce abritent deux niches, placées de part et d’autre d’un miroir et sur lesquelles sont posés deux vases en cuivre de Jean Dunand. Au-dessus du miroir, une tringle permet de suspendre un rideau de perles de verre sur fils métalliques
Les deux paravents, la paire de vases, et le rideau font partie des collections du musée des Arts décoratifs, inv. 39952 A et B, 39953 A et B et 39911
ARMAND-ALBERT RATEAU (1882-1938)
Paris, vers 1921-1922
bois laqué, métal
JEAN DUNAND
(1877-1942)
Paris, vers 1921-1922
cuivre martelé, décor incrusté, doré et patiné
ARMAND-ALBERT RATEAU (1882-1938)
Paris, vers 1921-1922
bois laqué, métal
Le lustre en tissu situé sur le palier du 1er étage fait partie des collections du musée des Arts décoratifs, inv. 39920.
ARMAND-ALBERT RATEAU
Paris, vers 1921-1922
graphite, craie sur papier calque
don FRANCOIS RATEAU, 1995